Celacanto
Ricardo Simian, cornets et flûtes à bec
Claire Piganiol, harpe et flûtes à bec
Site Web de l'ensemble
Le celacanto en italien, ou coelacanthe en français, est un poisson un peu particulier : on le croyait éteint depuis la fin du Crétacé il y a 65 millions d'années, quand, en 1938, il fut aperçu nageant joyeusement près des Comores. Cette apparition fut suivie de nombreuses autres, et le coelacanthe est aujourd'hui un des meilleurs exemples de "fossile vivant" au monde et un des animaux les plus fascinants.
De même, au milieu du siècle dernier, la musique Renaissance et pré-baroque était considérée comme éteinte. Les instruments de cette époque n'étaient visibles qu'au musée et une grande partie des partitions encore existante attendait sont tour dans les archives. Mais en seulement quelques années, nos océans musicaux se sont de nouveau peuplés de musique et d'instruments oubliés. Ces instruments et ces répertoires ne sont plus des pièces de musée, mais revivent en concert dans le monde entier.
L'ensemble Celacanto se consacre à redonner vie à deux exemples spécifiques de cet instrumentarium, la harpe triple et le cornet, tous deux instrument très particuliers et expérimentaux à leur époque. La harpe triple cessa peu à peu d'être jouée quand un nouveau type de harpe, la harpe à pédales, fut inventée au milieu du XVIIIe siècle et fit rapidement fureur dans les salons ; le cornet disparut complètement au XVIIIe siècle sans laisser de descendants. Il y a à peine 50 ans, le flûtiste Frans Brüggen parlait de la nécessité d'imaginer le son du cornet pour pouvoir interpréter son répertoire à la flûte, même si personne à l'époque n'avait pu entendre ces instruments ; la situation a bien changé aujourd'hui.
L'ensemble Celacanto explore un très riche répertoire de la Renaissance au baroque, réunissant les connaissances, l'expérience, les instruments et l'amour pour cette musique collecté par Claire et Ricardo lors de leur long cheminement d'étudiants puis d'interprètes et enseignants de ces répertoires.